Yvonne Arnold

HARNOLD Yvonne (Yvonne Barreyre) Née à Cadillac (Gironde) en octobre 1884 Sœur de Jean Barreyre qui deviendra un auteur et critique réputé, fille d'un bourgeois bordelais nommé Arnold Barreyre qui est un ami des Leuvielle, de Saint-Loubès, dont le fils brillera sous le nom de Max Linder, Yvonne étudie d'abord l'art dramatique à Bordeaux, en compagnie de Max, justement. Elle « monte » à Paris en 1903 et lui en 1904 ; les débuts des jeunes gens sont difficiles. Yvonne Barreyre, devenue Harnold, s'aventure dans une revue des Folies-Bergère « J'entrais en scène sur un cheval blanc, mon partenaire était Gabin père », racontera-t-elle à la fin de sa vie. Comme Max Linder, elle est admise en 1906 dans la troupe des Variétés où tous deux jouent Miquette et sa mère aux côtés de Prince. En 1907 Yvonne Harnold est applaudie dans La Revue du Centenaire, ainsi qu'aux Deux-Masques, avec Jules Berry, dans Wattman, rue Fontaine ! Dès que Max Linder s'est fait connaître au cinéma, il l'a entraînée dans quelques œuvrettes aux titres vite oubliés. « On ne savait rien du sujet. On nous disait : tu entres et tu fais ceci ou cela. On nous recommandait de ne pas jouer mime, mais naturel, comme au théâtre... Max était alors un des rares à prendre le cinéma au sérieux. » Petite brune piquante, Yvonne Arnold participe à de nombreuses créations de la SCAGL ; son cachet journalier est de 30 F ; elle va travailler surtout dans le sillage de Prince, devenu Rigadin. On la reconnaît souvent, avec son sourire mutin, par exemple dans une jolie scène de Rigadin a l'oeil fascinateur où elle fait disparaître le héros dans un carton à chapeau. Pendant quelques années, à Bruxelles notamment, Yvonne Harnold a partagé la vie de Jules Berry. Supplantée par Jane Marken, elle va voir son étoile pâlir et sa arrière décliner. On la retrouve à la scène dans des comédies légères, en 1920 dans les Deux cornettes au Théâtre Albert I", puis dans La Petite bonne d'Abraham au Moulin-Bleu. Les cinéastes oublient son existence. Dans Les Portes de la nuit (1946) elle n'aura que trois mots à dire à Montand « Deuxième, en face. » Rome express (1949) de Stengel lui donnera son ultime rôle. La mort d'Yvonne Harnold, dans son rez-de-chaussée de la rue Ernest Renan (Paris 15e), ne pourra que passer inaperçue.